Autrice : Valérie Guinot
Editeur : Rageot
Genre littéraire : fantasy/romance
Date de sortie : 2010
Nombre de pages : 408
Prix : 16,30 €
Quand la vie rejoint la légende... Ils se serrèrent l'un contre l'autre, les mains jointes. Leurs pouls s'accordèrent presque immédiatement, comme s'ils se retrouvaient après une trop longue absence. Quand le coeur de Myrddin battit au rythme du sien, le bonheur envahit Azilis. Ainsi qu'une peine immense, que traversaient les éclairs d'une haine incandescente...
4/5
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Azilis est une saga française méconnue qui commence à dater un peu, que j'ai apprécié dans son ensemble. Ayant beaucoup aimé le premier tome, un peu moins le second, j'attendais beaucoup du troisième et dernier tome. Et il s'est révélé bien meilleur que le tome 2. Un bon point. Et c'est ainsi que s'achève les aventures d'Azilis, de Ninian, de Caius, de Kian et d'Arturus. Azilis, accompagnée par sa servante et amie Enid, de son grand-frère Caius et du mystérieux Myrddin, sont partis en Gaule pour tenter de retrouver le frère jumeau d'Azilis, Ninian qui a été fait prisonnier et de fomenter des alliances avec l'Armorique et la Belgique. Ce que fait d'ailleurs, Arturus de son côté en Bretagne, avec à son côté Kian car la Bretagne est assaillie par les Saxons et autres peuples profiteurs. On a un Arturus qui doute beaucoup, qui se reposait beaucoup trop sur Myrddin alors qu'il doit se faire confiance, il est l'avenir de la Bretagne. Un Myrrdin qui ne m'inspirait pas confiance dans le second tome et qui ne m'a d'ailleurs pas convaincu car c'est un personnage mystérieux, profiteur et manipulateur. Azilis que j'ai trouvé très naïve dans ce tome, était également perdue dans ses sentiments, tiraillée entre Myrddin et Kian, elle les aime tous les deux mais de deux façons différentes. Caius s'est révélé un personnage fort, à l'âme de leader, mais parfois inquiétant sur les bords, instable et je n'étais pas trop raccord avec son intrigue amoureuse avec Enid. Kian nous a montré une facette très défaitiste mais compréhensible. Quant à Ninian, c'est dommage qu'il n'est pas été très présent contrairement aux précédents tomes où sa voix comptait réellement. Ce qui était bien, c'est qu'on suivait les personnages à travers la Bretagne et la Gaule, un peu en Belgique par le biais de Ninian. L'intrigue n'était donc pas figée et on avait une belle vision d'ensemble. Mais plusieurs points m'ont chiffonnée : la place de l'esclavage dans l'histoire ainsi que la place de la femme, la notion de consentement et encore plus la différence d'âge entre certains personnages. Moi, ça m'a fait réagir de voir un Arturus de 25 ans épouser une princesse de 13 ans, sans que ça ne choque personne ! La revisite des légendes arthuriennes est intéressante mais non pas marquante. J'aurais aimé que ce soit un peu plus poussé, plus magique, plus passionnant. La proposition de l'autrice ne m'a pas happée, captivée. Mais on y retrouve le personnage de Azilis/Niniane, alias Viviane, Myrddin alias Merlin, Arturus alias Arthur, l'épée Kaledvour pour Excalibur, une Bretagne à unifier et protéger, un peu de magie. J'ai senti la passion de l'autrice pour cette légende, senti le poids de ses recherches, ce qui est très positif. Par ailleurs, Valérie Guinot s'est vraiment concentrée sur la psychologie de ses personnages et les différentes relations fraternelles, amicales et amoureuses. En bref, j'ai beaucoup aimé ma lecture même si je reste quelque peu sur ma faim. J'ai l'impression que l'autrice n'a pas pris de risques, la conclusion est trop rapide et j'ai même envie de dire "tout ça pour ça ?!". Mais il n'empêche que ce fut une chouette lecture, prenante. Une bonne saga mais je ne pense pas en garder un souvenir impérissable.
Azilis, tomes 1 * 2
Le regard perdu dans les flammes, Kian revoyait les images de ce rêve affreux.
Il tentait de rejoindre Azilis. Il voulait la retrouver, la serrer contre lui. Il l'appercevait au loin, sur la coline d'Ynis-Witrin. Il courait mais elle s'éloignait sans cesse. Il l'appelait, il hurlait son nom. Elle se retournait et, soudain, comme cela arrive dans les rêves, il était tout près d'elle.
Elle lui souriait d'un sourire plein de mépris.
Et ses yeux, ses yeux...
Vairons. Un oeil bleu, un oeil noir.
Évidemment, lui, Myrddin, aurait pu aider le destin... Mais il se refusait à commettre un crime. Il ne pouvait fonder son union avec Niniane sur le meurtre de celui qu'elle aimait.
Celui qu'elle aimait... Ces mots lui tordaient le cœur, l'emplissaient d'amertume. Il était toutefois impossible de nier cette vérité.
Il n'avait donc pas eu le choix. Il avait fallu agir vite. Il avait emmené Niniane à la grotte sacrée, avait gravé sur son bras les cercles qui les liaient à jamais en prononçant les paroles secrètes. Ils avaient échangé leur sang et chevauché le vent. Leur union spirituelle avait été parfaite. Extase sans pareille...
_ Je suis heureuse que mes talents de guérisseuse aient été utiles...
_ Ce n'est pas seulement ça, dame Niniane. Vous nous avez aussi apporté l'épée. Sans vous, on allait tous à la mort.
Azilis lut de la dévotion dans le regard de Draon. Une légende se tissait autour d'elle. Née le jour où elle avait remis Kaledvour à Arturus, elle n'avait cessé de s'amplifier. Elle la précédait et l'isolait, faisait d'elle un être unique qui intimidait les plus farouches guerriers.
Etait-ce cela aussi qui avait éloigné Kian ?
_ Ce n'est pas uniquement l'épée qui a sauvé la Bretagne, Draon, répondit-elle. Sans le courage de ceux qui combattaient avec Arturus, les Saxons auraient gagné. La magie de Kaledvour, c'est l'espoir qu'elle a suscité en vous
Il secoua la tête.
_ Sauf votre respect, dame Niniane, on sait tous que c'est beaucoup plus que ça. On l'a vue à l’œuvre, cette épée !
Et il la quitta le sourire aux lèvres, laissant sa place à un marin au visage ensanglanté.